Il y a cinq ans, j’ai découvert une méthode de planification qui a complètement transformé ma façon d’aborder mes objectifs professionnels et personnels : les OKR (Objectives and Key Results).
Cette découverte, je la dois à Yoann Lopez (oui le type génial de Snowball) et ses « YOLO report » annuels incroyables qui m’ont ouvert les yeux sur cette approche structurée de la définition d’objectifs.
Depuis, chaque début d’année, je prends le temps de définir mes OKR. Les miens sont plus modestes que ceux de Yoann et surtout moins complets mais ils me donnent un cadre à suivre pour l’année.
Qu’est-ce que les OKR exactement ?
Les OKR (Objectives and Key Results) sont une méthode de définition d’objectifs développée par Intel dans les années 1970, puis popularisée par Google. Le principe est simple mais puissant :
le O pour « Objectives » => une description qualitative de ce que vous voulez accomplir
et KR pour « Key Results » ( Résultats clés) => des mesures quantitatives qui indiquent si vous avez atteint votre objectif.
Contrairement aux objectifs SMART traditionnels, les OKR encouragent l’ambition et acceptent que l’on n’atteigne « que » 70% de ses objectifs – un taux considéré comme excellent. Pour ma part, je suis déjà très fière de moi quand j’atteins 40% de mes objectifs. En effet, il ne s’agit pas de viser la perfection, mais plutôt d’ancrer une dynamique de pilotage clair et motivant.
Les bénéfices concrets que j’ai observés
Fixer des OKR en tant que freelance présente à mes yeux un double avantage : ils me permettent à la fois d’envisager mon développement professionnel et de rester alignée avec mes objectifs personnels.
Cette approche globale me permet de faire converger ambition professionnelle et équilibre de vie. Lorsque je prends le temps de relire mes OKR des années précédentes, je constate avec satisfaction un fil conducteur dans mon évolution : ce qui semblait parfois flou ou instable sur le moment prend tout son sens avec le recul. Pour moi, les OKR deviennent ainsi un outil de stratégie, de mémoire et de sens.
Concrètement les OKR me permettent de :
- prioriser
Les OKR aident à distinguer l’essentiel de l’accessoire. Ils permettent de ne pas se laisser absorber uniquement par l’opérationnel ou les demandes urgentes. - favoriser la cohérence à long terme
Fixer des objectifs annuels me permet de garder une ligne directrice, même dans un environnement en constante évolution et dans lequel tout s’entremêle. - mesurer les progrès de manière tangible
Les Résultats Clés étant chiffrés, ils facilitent l’évaluation des actions mises en place. Ce suivi encourage une culture de l’amélioration continue. - créer un cadre structurant, même en solo
Pour les indépendants ou les petites structures, les OKR apportent une méthode claire pour piloter leur développement et prendre des décisions plus sereinement.
Comment je m’y prends ?
Comme je le disais, c’est le « Yolo report » qui m’a mis le pied à l’étrier. J’ai récupéré le template de Yoann Lopez et je l’ai adapté à mes besoins. C’est un Google Sheet composé d’onglets, un par année.
Chaque début d’année, je regarde ce qui a fonctionné (ou pas) l’année précédente, je liste ce que je veux faire de mon temps pour les 12 prochains mois et surtout je réfléchis à mes aspirations profondes (professionnelles et personnelles).
Bien sûr, il est nécessaire de centraliser ses OKR dans un seul outil afin de les voir tous et les relire régulièrement. Pour moi, c’est tous les 1er de chaque mois et j’ai un rappel dans mon agenda. Cela me prend quelques minutes qui suffisent souvent à me remotiver et à planifier mieux les actions à mener pour atteindre mes objectifs listés.
Ce que les OKR ne sont pas !
– Ce ne sont pas des tâches comme sur une to-do liste
Les OKR ne décrivent pas comment faire, mais où aller et ce qu’on veut atteindre. Les tâches viennent ensuite, pour servir les objectifs.
– Ce ne sont pas des KPIs classiques
Les KPIs (indicateurs de performance) mesurent ce qui existe déjà. Les OKR, eux, sont tournés vers le futur et cherchent à faire progresser, transformer ou améliorer une situation.
– Ce ne sont pas des objectifs rigides ou figés
Un bon OKR peut évoluer au fil de l’année si le contexte change. Il n’est pas gravé dans le marbre : il sert à guider, pas à contraindre.
– Ce ne sont pas des objectifs purement quantitatifs
Un objectif peut être qualitatif (ex. : “Renforcer la notoriété de ma marque”). C’est au niveau des Résultats Clés que la mesure intervient.
– Ce ne sont pas une obligation de résultat
L’intérêt des OKR n’est pas d’atteindre 100 % des KR à tout prix. Le taux de réalisation peut varier de 35 à 80 % et être considéré comme satisfaisant. L’essentiel est l’élan et l’intention stratégique.
Les OKR ne sont pas une solution miracle, mais un outil assez puissant pour qui sait s’en servir avec discipline et régularité. Fixer des OKR chaque année, c’est bien plus qu’un simple exercice de planification. C’est une démarche structurante qui permet de relier la vision stratégique aux actions concrètes du quotidien.
Après cinq années d’utilisation, je ne peux plus imaginer planifier mes objectifs autrement.